Longtemps nous étions restés dans cet endroit que l’autre avait déserté. Nous frissonnions en pensant à son souvenir, nous nous accrochions à ce qui nous restait, un objet, une écriture, une odeur… les reliques d’un temps révolu. Nous l’admirions, car cela nous permettait de fuir tout ce que nous étions. Et nous avions vraiment pensé que nous nous retrouverions un jour. Mais que nous restait-il de tout cela ? Il n’y avait plus rien autour de nous. Alors un jour, nous partîmes aussi. Sur une autre voie nous nous engageâmes, un chemin enneigé, froid à figer tout ce que nous avions ressenti par le passé. On s’enfonçait dans la neige d’une légèreté et d’une blancheur à nous faire tout oublier, comme une meringue moelleuse et roulée dont La Meringaie s’est faite une spécialité.
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Le Fraisier par Le Temps et le Pain
C’était irrépressible, il nous fallait lui parler. Nos sentiments s’épanchaient d’une plaie qui s’était soudain ouverte, nous laissant consternés. Chaque mot que nous disions nous rapprochait du précipice, nous assourdissait, nous aveuglait, saturait notre conscience. Au milieu de cet ahurissement, le téléphone n’arrêtait plus de sonner. Nous ne décrochions pas. Cette maudite sonnerie s’acharnait sur nous, elle nous tambourinait sur le crâne, jusqu’à ce que le cerveau explosât et le cœur explosât, au même moment que l’air explosait, l’immeuble explosait, la ville explosait, le monde explosait. Puis vint le silence dans la poussière. Nous nous relevâmes en lambeaux, non pas par courage mais par stupeur. La solitude fut encore plus grande, plus perçante. Seul le temps nous réparerait, et saurait enfin enterrer les illusions des jeunes années. C’est ce temps qui fait tout autant mourir les espérances que mûrir les choses les plus délicieuses, des fraises des bois qui couronnent un Fraisier par Ludovic Fontalirant chez Le Temps et le Pain.
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Nous avons rarement connu beauté pareille. Quand nous nous souvenons d’elle, nous revoyons sa splendeur, ses cheveux qui ondulent sur ses épaules, son sourire qui nous marque jusqu’au fond de l’âme… Comment tant d’épreuves ont pu un jour créer chez elle ce si beau sourire qui fait tout oublier ? Quand elle nous regarde, elle nous oblige à vivre le moment présent. On croit alors que ses yeux n’ont jamais pleuré, on pense qu’elle s’est affranchie de tout, avec la facilité d’une robe qu’elle a changée sans paraître y faire attention. Elle semble à tout jamais figée dans la fraîcheur de l’instant. Retrouverons-nous cette même fraîcheur dans un entremets qui porte son nom, Caroline, à la pâtisserie Sucré Cœur ?
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Rentrer dans les flots de l’océan, dans sa nudité et sa vulnérabilité, ressentir la force de l’eau et se laisser aller. C’est dans cette eau que nous nous réconcilions avec notre corps, lui que nous avons tant montré, caché, aimé, haï, entretenu, saboté… Transportés par les vagues nous abandonnons nos combats, et nous flottons, nous dérivons sous le soleil. Dans cette immensité indifférente, nous sommes une île, un endroit mille fois construit et dévasté, un esprit qui ne demande plus que la liberté. Nous rejoignons des territoires lointains, des mondes qui n’existent plus. Saint-Domingue nous appelle par des effluves de chocolat que nous retrouvons dans une pâtisserie d’Olivier Stehly.
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Au bout du chemin qui serpente entre les pins, nous retrouvons la plage rafraîchie par l’air de la nuit, sans aucune âme qui vive aux alentours. Seulement nous deux. Lentement nous avançons vers son eau d’encre de Chine à cette heure tardive. La lune est haut dans le ciel, pleine, illuminant les flots de sa faible lumière hypnotisante. Allongés sur les galets, nous rythmons le va-et-vient des vagues par l’entrechoquement des galets sous nos corps. Quand ils sont mouillés, ces galets sont de petits miroirs à l’astre de la nuit. Lisses et brillants, ils nous font penser par leur forme toute en rondeur, douce et rugueuse à la fois, à l’entremets Pêche Abricot mis au point par Yann Brys à l’hôtel Brach.
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