Notre invitée Maïa Mazaurette goûte et donne son avis sur cette pâtisserie
Dans mon domaine de prédilection (la sexualité), on appelle « vanille » les pratiques un peu gentilles. Un peu douces. Saint-Valentin oblige : un peu mièvres. La vanille a ceci d’exaspérant qu’elle met tout le monde d’accord – c’est un basique, c’est une petite robe blanche, trop pure pour être honnête. Alors, va-t-on dire oui à ce gâteau qu’on pourrait servir à un mariage ?
Ha, la vanille ! Le sujet est plus risqué qu’il n’y paraît. Les papilles peuvent nous emmener sous les cocotiers autant qu’au laboratoire de chimie, c’est quitte ou double… ou l’ennui profond. De la part de la Pâtisserie des Rêves, j’arrive avec un a-priori positif, confirmé par l’excellent look du gâteau : blanc relevé d’une toison noire à l’angle, tout en élégance, tout en sous-entendus. Je m’attends à de l’astuce, de la créativité, une explosion en bouche, la grande échappée blanche.
Manque de chance au goût, la vanille choisie ne surprend pas. Moi qui voulais être caressée à rebrousse-poil ! J’espérais des accords entre différentes vanilles, des saveurs qui partent dans plusieurs directions. Surtout que le nom de « grand cru » évoque des ivresses. Du moins de la qualité. Mais bof. Gustativement, on n’est ni dans le chimique ultra-sucré, ni dans l’envolée lyrique qui ferait pousser des grands cris. Cela dit, précisons que je ne suis pas une fanatique de vanille (au contraire de ma belle-soeur qui a coulé sous la table comme une meringue ratée).
Ce qui n’a pas été tenté au niveau du goût aurait logiquement dû être rattrapé du côté des textures. Or pas du tout. A la découpe, on le sent déjà : cette pâtisserie n’a pas envie de faire de la résistance. Dommage pour une conception mettant en scène du croustillant, du biscuit et des crèmes – la consistance reste finalement assez uniforme, molle en bouche. Personnellement la mollesse ne me dérange pas, mais à un moment, on m’a trompée sur la marchandise : je voulais croquer, la texture fond, je voulais être surprise par du liquide, on me donne du gâteau plat, pour invertébrés. Voilà autre chose !
Verdict
Que les choses soient claires : si on n’est pas au niveau attendu pour la Pâtisserie des Rêves, ce grand cru reste un très bon gâteau. On sent qu’il y a eu de l’effort. Peut-être est-il à réserver à des accros à la vanille, mais pour mon goût personnel, on reste dans la friandise inoffensive, gentille, soumise : une pâtisserie pour ceux qui n’aiment pas trop prendre de risque, et qui ont peur d’y mettre les dents.
Côté amélioration, difficile de demander à un gâteau tout-vanille de renoncer au tout-vanille – alors très bien, restons-y. Mais dans ce cas, accélérons toutes les commandes : des grains de vanille plus granuleux, du croustillant qui crépite, de la crème qui dégouline. Osons aller trop loin. On est au bord du saut dans le vide : il suffirait qu’on nous pousse encore d’un cran. Et moi, j’ai envie d’être poussée.
Note: 3,5/5
Caractéristiques
Prix 7,00€, Poids 87 grammes, Longueur 62 mm, Largeur 62 mm, Hauteur 28 mm
Adresse:
93 rue du Bac, 75007 Paris
Ouvert du Mardi au Samedi de 9:00 à 20:00 et le Dimanche de 9:00 à 18:00
Tél: 01 42 84 00 82
www.lapatisseriedesreves.com
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