Vol à prendre. Taxi à trouver. Train à ne pas rater. Vol à prendre. Tous les aéroports se ressemblent. Tous les hôtels se ressemblent. Taxi. Train. Vol. Taxi. Train. Vol. Taxi. Train. Vol. Taxi. Il fonce dans la nuit, plus que quelques kilomètres. Assis derrière, j’ouvre la fenêtre, le vent froid me fouette le visage. La nuit est noire sur cette autoroute. Les arbres sont énormes des deux côtés, leurs branches veulent m’attraper. Je lui dis d’aller plus vite, je lui dis que je n’ai pas le temps, je lui dis de ne plus me poser de questions. Entre les arbres s’allument soudain des yeux. Je vois des cadavres articulés, ils me tendent leurs mains décharnées. Ils s’entassent sur le bas-côté. Vision d’horreur. Je ferme les yeux, et je suis ailleurs. Pour un instant je reviens à la douceur, celle qui arrête l’horloge, l’instant d’une gourmandise comme un cheesecake plein de tendresse.
Ce gâteau se compose d’un sablé garni d’un appareil de cheesecake au Sansho (poivre japonais), d’un confit de poire et d’une crème Chantilly au Sansho.
Le Cheesecake Poire-Sansho par Ophélie Barès pour Le Temps et le Pain mesure 65 mm de diamètre et 41 mm de hauteur. Le spécimen acheté pèse 126 grammes et coûte 6,50€.
Une légère odeur de poire se dégage du dessert. Il est décoré de petites feuilles vertes dont la saveur me semble être entre la menthe et la réglisse. Celui lui donne un bel aspect et rappelle le côté frais que l’on s’attend à retrouver avec le poivre Sansho.
La crème Chantilly ne manifeste néanmoins qu’une discrète saveur de Sansho, qui apporte une petite note de fraîcheur en fin de bouche. Cette crème est légère, un peu grasse et peu sucrée. Elle est proprement pochée sur le pourtour du gâteau.
Le confit de poire tient une place de choix dans le cheesecake, bien visible à sa surface. Riche en morceaux, sa texture est entre celle du fruit et celle de sa compote. Je reconnais la granulosité caractéristique de la chair de certaines poires, ainsi que la saveur fidèle au fruit. Le confit est disposé en une généreuse quantité ce qui lui permet de parfumer chaque cuillerée.
Le cheesecake au Sansho possède d’abord une saveur de cream cheese assez typique. Il n’est pas tassé, son appareil me semble agréablement aéré, bien qu’il reste gras comme attendu. Je dirais qu’il est presque friable. La saveur du poivre Sansho est un peu plus évidente que dans la Chantilly, elle laisse un voile frais sur la langue qui accompagne bien le côté gras du cream cheese.
Enfin, le sablé à cheesecake est légèrement détrempé, ce qui crée une continuité texturale avec la crème. D’abord mou dans sa couche supérieure, il devient plus craquant au fond. Je sens qu’il est fortement beurré, et il me semble assez sucré aussi. Je lui trouve par ailleurs une bonne saveur de céréales.
VERDICT
Ce cheesecake Poire-Sansho par Ophélie Barès pour Le Temps et le Pain bénéficie d’une variété de textures équilibrées. Ainsi le côté aqueux du confit de poire compense efficacement le côté gras du cream cheese, l’ensemble étant rafraîchi par une intrigante note de poivre Sansho. Les fondamentaux d’un cheesecake restent tout à fait reconnaissables malgré l’originalité de la composition. Son montage est précis, la proposition est très intéressante, réfléchie et exécutée précautionneusement.
Adresse :
7 rue Mouton-Duvernet, 75014 Paris
Tél : +33 9 80 53 68 36
www.letempsetlepain.com
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