Les lapins, ce sont vraiment de charmants animaux. Ils sont à la fois mignons et délicieux, ce que l’on ne peut pas dire de tout le monde. Alors que j’étais en plein milieu d’une randonnée où je faisais le tour de Belle-Île-en-Mer, je m’attardai un soir pour contempler le coucher du soleil. Je me rendis compte que les lapins de l’île pratiquaient cette même activité : l’un après l’autre ils sortaient des fourrés et se posaient devant moi sur le chemin, bondissant sur leur petit derrière blanc et pelotonné. Il y en avait des dizaines, et je n’en avais jamais vu autant dans la nature en même temps, sauf dans les jardins des Invalides à Paris. J’étais en autonomie et j’avais toujours un peu faim, j’aurais pu en manger un seul quand même ! Mais je me ravisai, car cela m’aurait embêté somme toute. Je préfère croquer un lapin en chocolat qui me résiste moins, en commençant par ses oreilles. Cette année à Pâques j’en ai choisi un chez Jade Génin.
Le Lapin de Pâques que j’ai choisi chez Jade Génin se compose d’une double coque de chocolat noir garnie de praliné aux noisettes du Piémont et au riz soufflé. Il est recouvert d’une couche de peinture dorée. Le spécimen acheté mesure 147 mm de hauteur, 80 mm de largeur et 53 mm d’épaisseur. Il pèse 155 grammes et coûte 38,00€.
Le sujet de chocolat est vendu dans une petite pochette plastique transparente. Dès son ouverture, l’odeur de chocolat parvient à mon nez. J’extirpe le lapin de son emballage et je remarque immédiatement que la peinture est une sorte de fine poudre dorée qui se détache et colle aux doigts. C’est comme du maquillage, ce que je trouve être une constante chez Jade Génin dont les créations ont cet effet coloré voire maquillé. Cela lui donne une signature intéressante.
Le chocolat est d’une épaisseur relativement fine pour ce genre de création, il se casse assez facilement de façon nette. Il me semble peu amer mais un peu acide, bien que sa saveur vienne finalement se mélanger avec celle du praliné de façon si homogène qu’on ne fait plus la distinction entre les deux quand ils se mêlent en bouche. Je dirai néanmoins que son chocolat noir ne me paraît pas clivant et devrait facilement plaire. Sa couleur est marron foncé, bien mat à l’intérieur et sans égratignures, alors que sa surface externe présente des marques de manipulation que la peinture utilisée imprime rapidement.
J’ai la bonne surprise de remarquer que le doublage de la paroi du lapin en praliné s’applique partout. Même dans ses petites pattes ou dans ses oreilles il y a du praliné, et ma bouche ne tombe jamais sur la déception de croquer sur du chocolat seul. Ce praliné est logiquement plus épais dans le ventre du lapin et au milieu du moulage, alors que sur les lignes de jointure les parois interne et externe de chocolat noir se rejoignent pour le sceller. Cela me semble être une contrainte logique liée à la méthode de fabrication.
Le praliné possède une texture que je qualifierai volontiers de lisse, en tout cas il ne s’agit pas d’un praliné rustique qui accroche le palais, il a une texture plus proche de celle d’une pâte tout en étant incrusté de billes de riz soufflé. Je suis partagé sur ces dernières, j’admets qu’elles offrent du croquant bienvenu dans la composition, mais le riz soufflé ne me semble pas être un ingrédient assez noble pour ce genre de création. Le praliné avec sa texture ainsi pâteuse a toutefois l’avantage de fortement lier tous les éléments du lapin à chaque bouchée et d’homogénéiser les sensations en bouches qui font que l’ensemble tend à donner une sensation de chocolat au lait, malgré la présence de chocolat noir.
VERDICT
Ce qui me plaît dans le Lapin de Pâques par Jade Génin, c’est sa capacité à transmettre quelque chose de la personnalité de sa créatrice. Ne la connaissant point, ce n’est qu’une hypothèse évidemment, mais cela ne m’empêche pas de tenter l’exégèse de son sujet en chocolat. J’y trouve la forme amusante d’un animal anthropomorphe par sa position en bipédie, ce qui se rapporte à l’enfance et aux références faites aux animaux qui prennent des rôles humains dans des dessins animés. J’y trouve par ailleurs un côté que je me risquerai dans ce cas à qualifier de féminin avec cet effet « maquillé » et doré, et aussi un côté adulte qui me semble indiqué par le choix du fourrage qui n’a pas l’air étranger à des considérations commerciales. Étonnamment je ne peux pas m’empêcher d’y voir ce mélange d’enfance, de maturité et de féminité à la fois. Le produit final est chic et amusant, la réalisation est soignée. Il y a encore une marge de gourmandise qui peut être enrichie avec des fruits secs peut-être plus présents, mais l’ensemble reste intrigant et satisfaisant.
Note : 7,8/10
Adresse :
33 avenue de l’Opéra, 75002 Paris
Tél : +33 9 87 07 17 79
www.jadegenin.fr
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