Bonbons de Chocolat par Louis Vuitton

À chaque fois que je traverse la place de l’Europe, je m’arrête dans mon empressement quelques secondes au-dessus des voies ferrées de la gare Saint-Lazare. Cet endroit me laisse une impression particulière que je ne retrouve nulle part ailleurs. Il y a un mystère dans ces trains qui partent, qui arrivent, et qui passent sous mes pieds. Je suis cloué à ce croisement suspendu au-dessus des rails, entre la rue de Constantinople et la rue de Saint-Pétersbourg. Un léger vent souffle dans cette grande tranchée taillée dans la ville, il m’apporte une musique lointaine. 

« Mon vieux frangin dis-moi donc,
Quelle idée dans ma tête
Se balade et s’entête,
À me faire tourner en rond,
À me dire c’est trop bête
De pas partir, mon garçon,
Avec ceux qui vont ? »

Cette chanson apprise petit aux Scouts me revient. Premiers émois de ma nature mélancolique. Et je repense inévitablement à ce fameux passage de La Bête Humaine, où Jacques Lantier est témoin d’un crime dans un éclair de lumière d’un wagon qui passe. A-t-il rêvé ? Je me rappelle que les crissements des roulements sur les chemins de fer me faisaient penser à des cris stridents. Et moi, à quoi je rêve aujourd’hui ? Les doigts sur le grillage, je regarde les trains s’éloigner, surplombés par la grande horloge. Un petit chocolat me consolera, j’en ai toujours avec moi. Et je reprends mon chemin.

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La Truffe par Alléno & Rivoire

Tu fus une douleur que je n’avais encore jamais connue, mais tu étais aussi un passage vers la lumière. L’amour me permit de répondre à des questions qui résonnaient encore en moi, et il me délesta de ce qui me retenait dans mes frayeurs. Alors, ce mouvement de mon âme et son chagrin m’ouvrirent les yeux sur un monde que j’ignorais. Soudain ce n’était plus l’obscurité. Je compris qui j’étais, je compris ma force. C’était l’éveil. Je sortis d’une confusion aussi noire qu’une truffe, qu’elle soit réelle ou qu’elle soit une illusion, comme celle que l’on trouve pour les fêtes de fin d’année à la chocolaterie Alléno & Rivoire.

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Flan au Chocolat et au Praliné par Le Burgundy

Hélas ! Je crains qu’un nouveau bourreau de nos cœurs pâtissiers ne soit en train de sévir à présent au Burgundy ! Je ne sais pas où ils l’ont déniché, mais ce Pierre-Jean Quinonero est un chef qui ne laisse pas indifférent. Ceux qui n’ont pas encore entendu parler de son Flan au Chocolat et au Praliné devraient lire ce qui suit avec attention. Car ce talentueux artisan, tout perfide qu’il est, semble avoir mis au point un flan qui peut nous faire choir ! Bien sûr, je le dégusterai et je jugerai sur pièce.

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[Pâques] Le Hérisson par Patrick Roger

De grâce, dites « Le Hérisson », mais pour rien au monde ne dites « L’hérisson » ! J’en mourrais ! Le H est aspiré, il n’est pas muet, il ne l’a jamais été. Alors faire l’élision, ce serait choir ! Des rumeurs tenaces me sont encore parvenues, prétendant que les règles orthographiques ont changé et que cette affaire sérieuse bénéficie dorénavant d’une prétendue tolérance. C’est absolument mensonger ! Je vous prie de renvoyer les colporteurs de cette fausse information dans leurs ténèbres. En attendant, régalons-nous ensemble d’un Hérisson de Pâques par Patrick Roger. On n’en laissera rien, et on saura que son H est aspiré ! Ouf. C’est très important pour la dégustation.

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Tarte au Chocolat par David Doualan

De cette terrasse en bord de mer, je me souviens surtout du pavement fait de petits galets pris sur la plage. Ronds et lisses, ils étaient plantés dans le sol, faisant de petites arabesques selon leur couleur, noire ou grise. Je ressens encore ces petites bosses qui s’enfoncent dans la peau tendre de mes pieds et me font perdre l’équilibre. C’est leur dureté et leur chaleur qui me restent, et ce contraste entre leur aspect doux et leur rudesse qui cogne la peau. Quand je referme la bouche sur une tarte au chocolat par David Doualan, je suis de nouveau sur cette terrasse, je ressens encore ces petits coups que le grué de cacao donne dans la pulpe de mes lèvres, avant qu’elles ne s’enfoncent profondément dans le fondant d’une ganache. Cette pâtisserie aura-t-elle l’intensité du souvenir ?

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