Incorrigibles gourmets, c’est ce que nous sommes,
Car depuis l’enfance nous apprîmes que l’Homme
Ne doit, flattant ses sens et son noble palais,
Face aux plaisirs terrestres jamais rechigner.
Sachez qu’une foucade n’est jamais bien loin!
Nous aimons le sucre, vous en êtes témoins.
Abdiquant la pudeur, nous poussâmes la porte
Du magasin riche en douceurs de toute sorte.
Nous approchant des gâteaux, nous nous écriâmes:
Ils n’ont point d’édulcorant, et point d’aspartame!
Vrai, qui parmi nous l’eût cru, et qui l’eût prédit?
Diable! Tant de plaisir, si peu de calories!
Au Tribunal des Gâteaux, méfiants nous restons.
Nous vérifiâmes donc le fond de la question.
Fruitée de son état, la tarte est-elle exquise?
Nous jugeâmes sitôt l’affaire décisive.
À l’amande brute est cette pâte sablée,
Garnie d’une purée, exotique et poivrée.
Crème pâtissière à la farine de riz,
Nous arrange un piédestal aux morceaux de fruits.
Des dés de mangue mûre y sont amoncelés,
De coriandre et d’un crumble ils sont parsemés.
Soixante-dix millimètres: son diamètre toisé.
Sa hauteur? Trente millimètres avérés.
Dans cent quatre grammes le tout est contenu,
Pour six euros cinquante elle vous sera vendue.
La tarte affiche au compteur, par coquetterie,
Beau bilan: cent soixante kilocalories!
Les dés de mangue sont colorés, mûrs, fondants,
Nous nous réjouissons de les voir si abondants.
Parsemés d’un crumble croustillant et doré
Ouvriront votre appétit à toute volée.
Aux fruits la coriandre fraîche allie sa saveur,
Flattant le regard par une jolie couleur.
Rigide est la crème à la farine de riz,
Comme si un agent gélifiant l’a terni.
Pourtant une saveur de banane étonnante
Y surgit subitement comme une bacchante
Pour célébrer encore la belle fruitée,
Près d’une vanille timide, effacée.
Non identifiée, une amertume y réside,
Réfrénant les ardeurs de notre bouche avide.
Sous la crème la purée exotique et poivrée
Nous semble d’un fruit de la passion relevée.
La surprise est grande quand nous la dégustons!
Le poivre d’abord discret se fait fanfaron.
Son voile réchauffe la langue doucement,
Voilà donc une bonne idée, certainement.
La pâte à l’amande brute joliment fine
Se révèle craquante comme on l’imagine.
Pauvre en sucre, brunie, surtout non détrempée,
La farine de riz elle semble incorporer.
VERDICT
Si la crème pâtissière semble rigide,
De leur jus les fruits mélangés la rendent fluide.
À travers la gorge reste son amertume
Mais elle passe inaperçue, plus que nous le crûmes:
En bouche tout est combiné, et pardonné.
Un gâteau se juge dans son entièreté.
Une chose est certaine elle porte bien son nom :
Cette tarte est fruitée avec sa cargaison
De mangues juteuses et avec cette purée
Exotique très judicieusement poivrée.
Vif, c’est l’astucieux poivre qui crée la surprise.
Pâtissière, vous mouillâtes votre chemise!
Mais tout se termine bien, l’équilibre est là,
Une douceur et, sur la ligne, nuls dégâts.
Note : 3,9/5
Adresse :
17 rue Duphot, 75001 Paris
Ouvert du Mercredi au Vendredi de 8:30 à 19:30 et le Samedi de 11:00 à 19:00
Tél : 01 73 71 55 10
www.foucadeparis.com
J’adore votre blog et je lis toute les chroniques sans faute … mais l’écriture de celui-ci … Illisible désolé
Chère Stéphanie, nous vous devons notre estime,
Mais aujourd’hui nous répondrons à ceux qui riment!
Cher Robescake,
C’est abasourdi, aujourd’hui,
Que découvrant votre article embellit,
Je vous accorde un grand bravo,
Bien mérité et sans défaut !
Dévorant à pleine dent,
Chaque mot lisible et palpitant,
Je vous en redemande et espère,
D’autres poèmes, à tomber par Terre !
Chère Lisa, votre mot nous va droit au cœur!
Pour écrire ce poème c’est de bonne heure
Que nous nous levâmes, nous sentant inspirés:
Pâtisserie et art ne sont guère étrangers!
plus à l’aise au fourneau
qu’avec une plume au bureau
pauvre est ma poésie
Que la vôtre me réjouit….
Je dis encore oui,oui,oui !!!
il y a un problème avec les ( i)….
Le problème avec les (i) nous semble réglé,
Vos vers sont lisibles et nous ont épaté!